LES COMPOSANTES ÉMOTIONNELLES DU COUPLE 

Le couple est essentiel d’accepter que même si la justice des hommes peut paraître injuste, tout est toujours juste et parfait.

Nous attirons à nous uniquement des situations ou des personnes en lien avec ce que nous portons ou ce que nous représentons.

Si nous portons en nous des souvenirs d’injustice, nous attirons inévitablement des situations injustes. C’est vrai sur le plan humain. Et c’est pourquoi il est très difficile de lâcher prise sur nos plus grandes souffrances.

Je suis désolée, s’il te plait, pardonne-moi, merci, je t’aime. Un moyen de mettre fin à ces

« L’amour c’est l’occasion unique de mûrir, de prendre forme, de devenir soi-même un monde pour l’amour de l’être aimé »
R.-M Rilke, Lettre à un jeune poète.

Comment le couple peut-il remplir sa mission thérapeutique quand chacun cherche son épanouissement personnel ? Quelle est cette attente du couple dans cette recherche individuelle ?

Comment prendre en compte les stigmates du passé et ses inévitables répétitions ?

 Je reçois des couples en souffrance, entre dispute et larmes, accusations et humiliations, rupture et réconciliation. Ils énoncent l’urgence impossible et tant de fois différée d’une séparation, la nostalgie de leur passion passée, l’envie d’un renouveau solaire, expression de de la douloureuse contrainte d’un « ni avec toi, ni sans toi ».

Parfois la demande est plus sereine « nous souhaitons mieux nous comprendre, mieux communiquer pour réaliser une union plus harmonieuse ».

Comment allez vers le chemin du lâcher prise de sentiments négatifs ?

« J’ai beau savoir, ne plus y croire, je ne veux qu’elle » M.Lavoine

Il m’apparait au fil du temps que le couple peut être le « thérapeute » des individus qui le compose, si ces derniers parviennent à dépasser le blocage dans lequel ils se sont enlisés.

Force et de constater que le besoin d’émotion intense pèse lourdement sur le lien conjugal. Si le couple divorce ou se sépare aujourd’hui, ce n’est pas que le couple ait perdu son importance mais qu’il est devenu un lieu de production émotionnelle si privilégié que la peur panique de s’être trompé de partenaire pousse parfois les individus à rechercher inlassablement un idéal complémentaire avec qui l’intensité obtenue sera encore plus forte.

UN COUPLE QUI NE SE POSE PAS DE QUESTIONS N’EXISTE PLUS.

Nous avons conscience que les couples ont de moins en moins de chance de durer éternellement. Même si les couples ne se le disent pas cela nécessite de déployer une énergie psychique énorme pour maintenir une vision positive de leur couple. Quelle que soit sa forme, le couple est vécu comme un lien fragile, dont il faut en permanence redéfinir le modèle, sa structure et son contenu. Attention au risque d’endormissement !

La liberté individuelle de chacun, homme et femme, est tellement acquise de nos jours, que le couple n’est plus associé à la stabilité. Le couple est devenu un lieu en perpétuel mouvement, menacé de l’intérieur par l’individualité de chacune de ses composantes, et de l’extérieur par des modèles qui accordent une telle importance à la relation du couple qu’il est toujours marqué d’imperfection.

NOS DYNAMIQUES EMOTIONNELLES :

Nous connaissons tous la tension entre le besoin de liberté et la nostalgie d’une relation durable qui amènerait à vieillir ensemble après avoir traversé les tourments de l’existence. Nous concentrons nos forces pour construire notre identité, mais cet effort devient inutile si nous ne parvenons pas à transmettre ce que nous avons acquis et à le bonifier dans son rapport à l’autre.  Faire partie d’un couple, comme d’un groupe, peut dans bien des cas s’opposer au sentiment d’avoir été sa vie durant spectateur de sa propre existence. Trouver l’équilibre du couple dans le déséquilibre du l’interaction des acteurs, voici un challenge auquel nous fait face le couple.

« Même si on garde nos manteaux, même si la fin arrive un peu trop tôt, j’aurais vécu d’avoir voulu ta peau, on aura aimé pour de beau » M. Lavoine

Quelle évolution donner à son couple ?

La relation de couple est ce fragile exercice de création, de découverte d’identité, de prises de responsabilités, qui si l’on s’en donne les moyens s’avère tout aussi enrichissant, qu’un épanouissement professionnel ou sa quête personnelle. Bien au-delà des mirages de la passion, il s’agit d’un apprentissage du respect de l’autre.

Dès lors la question peut se poser : Faire ou non partie d’un couple ?

Jusqu’à quel point être proche de l’autre sans renoncer à soi-même ? Jusqu’à quel point être prendre ses distances avec notre environnement sans se couper de notre investissement social et vivre dans une illusion fusionnelle ? Couple en crise, un mal nécessaire pour grandir ? 

Si, pour l’un des partenaires l’image du couple est représentée comme une prison, il va s’agir en permanence de vouloir s’évader, d’attendre le moins possible de l’autre et de chercher ailleurs les sources de satisfactions.

N’oublions jamais que la RELATION DE COUPLE n’est pas un état mais un processus de développement continu qui ÉVOLUE par CRISES SUCCESSIVES.

Les crises sont tout à fait normales et c’est le fait de LES SURMONTER qui maintiendra la RELATION VIVANTE. Développer son projet de couple, sa stratégie de cette troisième composante qu’est le couple est un moyen d’agir sur sa construction.

« Même si la raison nous sépare, même si on vit cet amour comme un art, même si parfois on fait semblant d’y croire, autant le vivre même un peu » M. Lavoine

Pour aller plus loin, il faut considérer le couple comme un groupe, la plus petite institution vivante, un club à deux en quelque sorte. Et comme tout groupe il obéit à un certain nombre de règles.

Faire grandir son couple c’est grandir soi-même, en agissant sur des choix, des envies, parfois également avoir le courage de dépasser ses peurs et trouver une nouvelle dynamique dans le couple.

Le regard sur soi, et sur l’autre sont des dynamiques de couple nécessaire à sa construction.

C’est dans un processus continu de dépendance réciproque que la sélection de certaines aptitudes va s’effectuer. Chaque élément du couple y gagne puisque le groupe est plus fort que l’individu isolé, mais en même temps y perd puisque seule une partie de lui-même va s’exprimer pour la cohésion du couple. L’autre partie risque de s’étioler à terme. La dynamique relationnelle est universelle. Dès qu’une relation existe entre deux personnes   (ou un groupe) des règles s’instaure qui échappe au bon vouloir de chacun. En définitive un couple existe par lui-même pour devenir une entité à part entière. Un couple existe par lui-même constituant ainsi une troisième entité, régi par ses lois, ses règles. Le couple se construit petit à petit, en échappant à chaque protagoniste, tout en dirigeant leur vie.

Certaines de ces règles sont explicites, qui va faire la vaisselle ? qui va faire les courses ? qui va bricoler ou encore tondre le jardin ?

Ces questions apparemment banales ont leur importance mais ne sont pas si déterminantes que les règles implicites qui échappent à chacun, puisque non énoncées, puisque semblant aller de soi, et pourtant !!

« J’ai beau chercher, d’autres à rêver, je ne veux qu’il » M. Lavoine

La mise en place de règles de vie harmonieuse met en avant tous les niveaux de l’échange et de la communication. La partie visible, disputes, négociations, relèvent de la communication. Mais c’est le poids des demandes inconscientes, la force de la projection qui troublent et bouleversent la surface du couple.

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